Il peut apparaître surprenant, pour une marque dont l’histoire a été fondée sur la sportivité, de voir BMW proposer un modèle affichant une puissance de 109 ch seulement. C’est pourtant le cas de la 116i, version d’accès à la gamme Série 1. Ainsi, elle devient le modèle le moins cher de la marque bavaroise, qui n’est pas pour autant bon marché, puisqu'il faut compter 32.050 € minimum pour ce modèle.
Certes, la Volkswagen Golf s’affiche quasiment au même prix en définition de base (32.045 €), mais son équipement est beaucoup plus généreux (caméra de recul, climatisation trizone, rétroviseurs rabattables électriquement…). Quant à la Peugeot 308, elle offre pour 29.420 € une puissance un peu supérieure de 130 ch et une meilleure dotation. Bref, la réputation haut-de-gamme de BMW se traduit même sur son modèle le plus abordable: pour obtenir un équipement complet et une présentation un tant soit peu seyante, il faut mettre la main au portefeuille.
Lire aussiPourquoi BMW redoute moins le tout-électrique que ses compatriotes allemands
Car dans sa définition de base, la Série 1 se contente du minimum syndical pour sa mise de départ: jantes de 16 pouces, pas de chrome, intérieur tristement noir… Heureusement, il est possible même avec ce moteur d’entrée de gamme de choisir n’importe quelle finition et n’importe quelle option. Ce qui est également le cas chez Peugeot, mais pas chez Volkswagen. Il n’en reste pas moins que la plus petite des BMW conserve de vrais atouts, à commencer par un coffre assez généreux de 380 litres pour un modèle long de 4,32 m. Egalement, il s’agit d’une des dernière BMW à conserver l’ancien système d’infodivertissement, à l’ergonomie bien plus aisée que sur la nouvelle génération, Série 2 Active Tourer en tête.
Sous le capot, on retrouve le trois-cylindres de 1,5 litres B38, également partagé par la Mini Cooper. Par rapport au même bloc monté sur la 118i, il voit son couple bridé à 190 Nm (contre 220 Nm). Mais au volant, il fait preuve d’une santé étonnante. Plein à tous les régimes, il n’est pas vraiment étouffé par l’étagement très long de la boîte manuelle à six rapports (on peut atteindre 155 km/h en troisième !).
BMW annonce un 0 à 100 km/h en 10,6 secondes et une vitesse de pointe de 200 km/h. Très correct. Il se révèle silencieux et doux. Bref, la mécanique est agréable à défaut d’être flamboyante.
BMW 116i. Crédit : Challenges - N. Meunier
La consommation suscite moins d’éloges. Nous avons mesuré une moyenne de 5,8 l/100 km sur route et 7,4 l/100 km sur autoroute. C’est un peu élevé par rapport à la concurrence, et cela se traduit également dans les émissions de CO2, comprises entre 130 g/km et 146 g/km selon la configuration. La BMW 116i n’échappe donc pas au malus écologique.
Lire aussiBMW Série 1 : faut-il choisir la traction ou la transmission intégrale ?
Même pour son modèle d’entrée de gamme, BMW a tenté d’apporter un tempérament sportif. On retrouve le train avant mordant des autres Série 1, associé à un arrière qui accepte de se placer au lever de pied. On sera moins dithyrambiques en ce qui concerne la direction. Certes agréablement vive dans les enchaînements de virages, elle souffre d’une assistance qui réagit avec retard et excès sur les petits angles. C’est lassant sur voie rapide et autoroute, où il faut apporter sans cesse des corrections.
Notons également que cette 116i est une des dernières BMW à disposer d’une boîte de vitesses manuelle. Bien guidée et un peu accrocheuse, celle-ci correspond à la tradition maison. Enfin, notre version d’essai en finition M Sport se distinguait par une suspension surbaissée DirectDrive un peu ferme, qui digérait assez mal les irrégularités de faible amplitude et de basse fréquence (déformation de la chaussée sur autoroute par exemple).
BMW 116i. Crédit : Challenges - N. Meunier
Choisir la 116i pour accéder au prestige du blason BMW n’a donc rien d’une punition. Performances et agrément de conduite sont au rendez-vous, si bien qu’économiser les 1.450 € supplémentaires réclamés pour une 118i apparaissent comme un choix raisonnable. Mieux vaut garder cette somme pour enrichir l’équipement et la présentation, plutôt ternes en définition de base.