MERCEDES-BENZ A 180: QUE VAUT LA MOINS CHèRE DES MERCEDES ?

ESSAI – Discrètement restylée, la Mercedes Classe A convertit ses moteurs essence à l’hybridation légère 48 Volts. Pas de quoi révolutionner cette compacte chic qui se distingue toujours plus par la qualité de ses équipements que par des qualités routières hors du commun.

Le Classe A est l'un des best-sellers de Mercedes en Europe… Et elle est pourtant condamnée! Cette compacte chic, trop centrée sur le Vieux Continent, ne sera sans doute pas remplacée. Le coupé quatre portes CLA et les SUV, qui suscitent une audience plus internationale, lui ont été préférés pour la prochaine génération.

En attendant, elle évolue discrètement: le capot, désormais chipé aux versions AMG, gagne un double bossage, les boucliers sont revus, le dessin interne des feux également… Beaucoup d’éléments sont nouveaux pour un style finalement très peu chamboulé. Il faut dire que la Classe A n’avait pas vraiment vieilli en quatre ans. Elle demeure une des autos les plus élégantes de sa catégorie.

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A l’intérieur, les évolutions sont encore plus minimes: elles concernent la disparition du pavé tactile sur la console centrale, et un nouveau volant à double branches doté de touches tactiles. Également, le système d’infodivertissement a été revu. Le double écran, spectaculaire, voire même révolutionnaire au lancement de la Classe A, apparaît aujourd’hui presque banal.

Il faut dire que c’est une véritable guerre en la matière à laquelle se livrent les marques haut-de-gamme. Mercedes conserve l’avantage d’une définition et de graphismes de belle qualité. La logique des menus est impeccable, ce qui favorise l’ergonomie, bien aidée par les boutons de climatisation qui subsistent. Surtout, la commande vocale est d’une efficacité redoutable, ce qui n’était pas du tout le cas sur la première version de ce système dénommé MBUX. Et le calcul des itinéraires par GPS a également beaucoup gagné en pertinence. Bref, la Classe A fait office de référence par la qualité de ses équipements.

Hybridation légère 48 Volts

Sous le capot, on retrouve une gamme de motorisation quasiment inchangée, à l’exception des moteurs essence. L’entrée de gamme A 160 a disparu, les versions à boîte manuelle aussi. Désormais, c’est la A 180 qui fait office d’entrée de gamme… Et devient ainsi la moins chère des Classe A, mais aussi la moins chère des Mercedes. Avec un minimum de 37.949 €, voilà qui n’a rien de bon marché !

Cette version de 136 ch gagne le renfort d’une hybridation légère de 48 Volts, qui ajoute ponctuellement 14 ch. Il ne faut jamais dire jamais ! Au lancement de cette génération, les ingénieurs de la marque estimaient en effet que les bénéfices d’une telle hybridation ne compenserait pas son surcoût.

Mercedes-Benz A 180. Crédit : Challenges - N. Meunier

A l’usage, l’apport de ce petit moteur électrique est sensible, au bénéfice de l’agrément. En mode Eco ou Confort, il utilise les capteurs du régulateur de vitesse adaptatif pour ajouter un frein moteur variable selon les véhicules qui précèdent et le profil de la route. Il lisse également les passages de rapports de la boîte à double embrayage et sept vitesses, signée Getrag. Enfin, il permet une fonction roue libre (malheureusement uniquement en mode Eco), capable de couper le moteur essence à vitesse stabilisée. Le redémarrage est instantané et insensible… Sauf en cas de conduite prolongée en ville, où on a tôt fait de vider la petite batterie et donc de retrouver quelques à-coups.

Des progrès presque insensibles en consommation

Question consommation, par contre, le gain est faible. Nous avons mesuré une moyenne de 7,0 l/100 km sur autoroute et 5,8 l/100 km sur route, en léger progrès pour cette dernière valeur. Il n’y a guère qu’en ville que le bénéfice est sensible, mais on reste loin de la sobriété d’une vraie hybride comme la Toyota Corolla.

Également, le surcroît de chevaux n’est guère sensible. Avec un 0 à 100 km/h annoncé en 8,8 secondes et une reprise de 80 à 120 km/h que nous avons mesurée en 8,4 secondes, cette petite Mercedes n’a rien d’une sportive. Dommage, car on a connu le quatre-cylindres de 1,3 litre, conçu avec Renault, assez vaillant mais la gestion de la boîte automatique l’a toujours étouffé dans la Classe A.

Mercedes-Benz A 180. Crédit : Challenges - N. Meunier

Il faut avouer que la Classe A n’a jamais ébahi par ses qualités routières, décevantes vu le tarif demandé. Cette A 180 n’est pas une mauvaise auto, mais ce n’est pas la meilleure, bien qu’il s’agisse d’une des plus chères de la catégorie. A ce tarif, on aurait espéré une insonorisation bien plus soignée, notamment en ce qui concerne les bruits aérodynamiques et de roulement.

Le comportement routier est sain, mais guère amusant: le train avant apparait un peu pataud. Le train arrière multibras (désormais de série sur toutes les versions) est rivé au sol. Enfin, l’amortissement semble en léger progrès, mais génère toujours quelques trépidations, alors qu’il manque de tenue pour empêcher le bouclier avant de racler sur les ralentisseurs. Bref, la Classe A se révèle toujours très flatteuse mais fait payer cher son design et ses équipements spectaculaires. Le prix de l’étoile!

Mercedes-Benz A 180
  • Présentation soignée
  • Qualité des équipements
  • Mécanique assez douce
  • Finition de qualité
  • Performances quelconques
  • Insonorisation insuffisante
  • Tarif élevé
  • Comportement un peu pataud
  • Confort3/5
  • Comportement routier4/5
  • Aspects pratiques4/5
  • Rapport prix/équipements2/5
  • Consommation3/5
  • Performances3/5
  • Qualité de présentation5/5

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